Ce Glossaire reprend la liste des mots-clés du moteur de recherche du site Concurrences. Chaque mot-clé est automatiquement mis à jour avec les dernières jurisprudences européenne et nationales issues du Bulletin e-Competitions et de la Revue Concurrences. Ce Glossaire a été établi à partir des définitions du Glossaire des termes employés dans le domaine de la politique de concurrence de l’Union européenne (© Union européenne, 2002), du Glossaire d’économie industrielle et de droit de la concurrence (© OCDE, 1993) et des 50 mots de la concurrence (© Autorité de la concurrence, 2015).
Stratégie (délibérée) d’une entreprise, généralement en position dominante, qui consiste à évincer les concurrents du marché en fixant des prix inférieurs aux coûts de production. Si l’entreprise « prédatrice » réussit à éliminer ses concurrents existants du marché et à dissuader de nouvelles entreprises d’entrer sur le marché, elle peut alors relever ses prix et réaliser des bénéfices plus importants. Le droit communautaire de la concurrence interdit aux entreprises en position dominante de pratiquer des prix d’éviction, considérés comme abus de position dominante. On peut supposer que des prix fixés à un niveau inférieur aux coûts variables moyens sont des prix d’éviction, au motif qu’ils n’ont d’autre justification économique que d’éliminer les concurrents, car il serait sinon plus logique de ne pas produire ni de vendre un produit dont le prix ne peut être supérieur au coût variable moyen. Lorsque les prix fixés sont inférieurs aux coûts totaux moyens (mais supérieurs aux coûts variables), pour pouvoir les qualifier de prix d’éviction, il faut établir l’existence de quelques éléments supplémentaires démontrant l’intention de l’entreprise prédatrice, car d’autres considérations commerciales, comme la nécessité d’éliminer des stocks, peuvent être à la base de sa politique de prix. Commission européenne
Stratégie délibérée d’une entreprise, généralement en position dominante, qui consiste à évincer les concurrents du marché en fixant les prix à un niveau très bas, ou en vendant à un prix inférieur au coût marginal (souvent assimilé, pour des raisons pratiques, au coût variable moyen). Après avoir réussi à éliminer du marché ses concurrentes et à dissuader les firmes postulantes d’entrer sur le marché, l’entreprise qui se livre à cette pratique (l’entreprise « prédatrice ») peut alors relever ses prix et réaliser des bénéfices plus importants. Les économistes sont divisés quant à la rationalité et à l’efficacité de la pratique des prix d’éviction. Un grand nombre d’entre eux mettent en doute la rationalité de cette pratique pour les raisons suivantes : les prix d’éviction peuvent être au moins aussi couteux pour l’entreprise prédatrice que pour ses victimes ; les entreprises cibles ne sont pas faciles à évincer dès lors que les marchés de capitaux fonctionnent de façon relativement efficace ; enfin, l’entrée - ou la réapparition - d’entreprises en l’absence de barrières à l’entrée diminuent les chances qu’a l’entreprise prédatrice de récupérer les pertes subies lorsqu’elle pratiquait des prix d’éviction. Mais d’autres économistes estiment que la stratégie de prix d’éviction peut être valable si elle vise à « discipliner » les concurrents en vue d’une prise de participation future ou si les entreprises cibles, ou leurs sources de financement, ont moins d’informations que le prédateur sur les coûts de production et la demande. © OCDE